CET ÂGE EXISTE-T-IL ?!?
Mmmm. Je suis à l'aube de mes 31 ans. Ma mère dirait : NON-NON-NON. Tu as 31 ans de FAIT ! Là tu commences ta 32e ANNÉE !
Ok yeah right mom. T'as raison, un peu, mais the thing is : Quand je dis mon âge je ne dis pas : je construis ma 31e année. - ah donc t'as 31 ans ? - Non :)
Psychopath much. (love you mom)
DONC.
J'achève le 30 ans.
Bientôt je vais dire : J'ai 31.
Trente. Et-un.
Avec la confiance d'une femme d'âge mûr.
C'est spécial parce que c'est le début de quelque chose. 30 ans est un gros portail. Un milestone. Je n'ai pas pour autant fait un gros pow-wow pour ma fête. Parce que je voulais m'honorer dans le ici et maintenant. Je venais de terminer ma pièce de théâtre. J'étais épuisée. J'ai eu envie de fêter avec mon équipe de théâtre. Faire un post-mortem. Une réunion. Ça n'a pas été parfait. J'ai été très fatiguée. Une de mes amies a pleurer sa relation amoureuse. J'ai eu du sable dans l'oeil. J'ai été un peu infantilisé (Je me suis demandé : Is that the part of me that do not want to grow that attracted this ?) . But this is life. Je me suis aussi fait traiter comme une reine par mon chum. On m'a payer le souper. On a rit. On s'est montrées vraies et vulnérables. On a chanté. On a écouté un film plate pis on a chiâlé avec bonheur. Tsé, comme une vraie soirée d'ado qui n'ont pas à se soucier du travail. Et le plus beau cadeau, c'est qu'elles ont adorées leur séjour dans ma ville natale. Elles ont rencontrées ma mère. On s'est rapprochées. C'était raw and beautiful.
J'ai proposé une réécriture au fameux party grandiose avec des ballons roses et blanc avec pleins d'inconnu.es dans une grosse baraque et avec un gros gâteau. (ou tout autre clichés hipster qui vous traverse l'esprit... Parce que le raw and authentic fakery is a thing too !)
J'ai un peu de difficulté avec ce qui est convenu. Même si d'un autre côté j'en ai parfois l'envie.
Mais au final. Je veux quelque chose de vrai. Et le décor importe peu.
Je l'ai appris partiellement à mes 18 ans qui se sont déroulées seule avec mon chum à aller acheter un gratteux avec un loup dessus et me faire souhaiter bonne fête par la commise du couche-tard qui y travaillait. Pathétique ou drôle direz vous ? I still do not know...
Je sais que les diktats de décorations, de beauté, d'événements et de outfits véhiculés par instagram et autres réseaux sociaux ne sont pas un gage de bonheur.
Alors bon. Est-ce que LE BIG 30 ans existe ?
Et qu'est-ce que LE BIG 30 ?
Porter des vestons ? Avoir les cheveux plaqués sur le crâne dans un look mouillé et effortless comme une vraie BADASS millionnaire ? Fumer des longues cigarettes ? Porter du rouge à lèvres rouge sans aucune tache sur les dents ?? Et SURTOUT : savoir qui je suis de fond en comble et alors la confiance d'une danseuse contemporaine qui réussit tout ce qu'elle entreprend ???
(J'ai spécifié danseuse contemporaire pour faire référence à la confiance corporelle en plus de la confiance mentale... je sais pas si ç'a marché...)
Parce que si c'est ça le grand 30 ans, BIG NEWS, j'ai gardé mes t-shirts Emo de chez Stitches que j'ai acheté aux Galeries de Granby et j'ai un autre t-shirt qui dit : ''bière et métal'' que j'ai acheté... hier.
Je suis pas sûre que ça rentre dans la catégorie femme d'âge mûre que je m'imaginais quand j'étais enfant, mais d'un autre côté j'arrive à voir aussi quelqu'un qui embrasse son passé et qui a un sens de l'auto-dérision délectable.
Mon chum et moi, quand on avait 16 ans, on a écrit dans nos albums de finissant.es une lettre sur ce que nous pensions que nos 30 ans allaient ressembler.
Ça allait du comique et anodin, du genre : '' j'espère qu'on va réussir à retourner au magasin les maudits ciseaux laids qui coupent pas qu'on a acheté pour le Cégep'', au touchant : ''Ta soeur, qui a actuellement 12 ans, sera une femme de 26 ans !'' (bon en vrai je savais pas calculer et j'avais écrit 23 ans, mais on comprend l'intention), au creepy : ''on va s'aimer éternellement et pour l'éternité dans l'éternité la plus éternelle...'', et au plus crève-coeur : ''je serai une grande actrice et tu seras un grand musicien !'' ... oups. Ouch. Je me suis dérober à cette tâche et à ce désir. Mes rêves sont tombés des nues. Je me suis sentie honteuse envers la jeune moi. Qui croyait tellement en elle et qui était convaincue qu'elle serait une artiste prospère.
Je travaille dans une bibliothèque à temps réduit et j'ai été refusée en interprétation parce que je me suis auto-sabotée et que j'ai suivi des pas qui n'étaient pas les miens. Je réapprend aujourd'hui à croire en moi. Et le chemin est long. J'ai repris des cours de jeu, je fais de l'improvisation, j'ai fait ma première pièce de théâtre de A à Z l'année dernière, avec mon argent et sans profit, tout en regardant du coin de l'oeil des artistes qui prospèrent déjà depuis plusieurs années et qui sont plus jeunes que moi et d'un autre oeil ceux et celles qui croient qu'à mon âge, il est trop tard pour se sortir d'où je suis déjà ou que ce sera extrêmement long.
Outre ces regrets, j'ai aussi des ami.es, un amoureux et une famille exceptionnelles. Et travailler dans une bibliothèque est aussi un rêve devenu réalité. Pas nécessairement dans la position que j'imaginais, mais j'aime mon travail. Le danger maintenant est de rester dans un semblant de confort. Me suis-je contenté de moins par désir de plaire ? Parce que je crois aussi que l'idée de travailler dans une bibliothèque était un moyen pour mon cerveau et mon ego de trouver une solution réaliste et de remplacement à un rêve qui semblait tout à coup trop grand pour les gens qui m'entouraient et pour moi, sans vraiment me l'admettre.
Si je suis tout à fait honnête avec moi, je ne suis pas sûre que la jeune moi serais fière de la version de moi-même que je suis devenue. Et ça ça fait mal.
Pour revenir à la lettre écrite dans notre album de finissant, on s'imaginait aussi avoir 3 enfants et 4 chiens et je suis contente d'avoir dévier de cette trajectoire. Parce que ce n'était pas vraiment un rêve qui m'appartenait. Je dois être honnête avec moi-même et admettre que je ne percevais pas la vie comme je la perçois aujourd'hui. Et je ne suis pas complètement dégoûtée par qui je suis en ce moment.
Je crois encore en mes rêves. Mais de façon plus lucide. Mes désirs sont mieux réfléchis. Je me les suis appropriés. Je désire les choses en conscience. Mes valeurs sont mieux définies et je sais que ce sont les petites choses qui sont parfois les plus grandes donc je pratique la gratitude au quotidien. Je suis profondément reconnaissante pour ma vie et pour les pas que j'effectue actuellement vers un futur plus lumineux.
Je n'arrêterai pas de rêver grand. Pour la petite fille qui croit encore en moi. Pour la femme, la fille, la conjointe, la soeur que je suis et qui veut inspirer. Je sais que j'ai encore du chemin à faire. Je veux recréer des liens qui se sont flétris par la colère et la honte. Recréer cette confiance absolue en moi. Ne pas care so much about les opinions des autres. Et me mettre en mouvement. Sans avoir le feu au cul. Sans me dire que j'ai perdu mon temps et qu'il est trop tard. Ma maison n'est pas en feu. Ni mon cul. Je suis sur le chemin de mon destin. I am. Actually. And it is beautiful. The story I wanna share is the path I'm gonna take, without fear.
See us on the other side. 💛
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